Jean-René Auger est fondateur de l’entreprise Appwapp, une entreprise montréalaise qui développe des applications web, des applications mobiles iOS et Android, des solutions SMS, des objets connectés, des solutions de streaming vidéo, des sites web responsives, du développement web sur mesure et bien plus. Malgré sa taille à échelle humaine, elle compte parmi son carnet de clients des entreprises de très grande taille, et même des multinationales. En cette journée mondiale des développeurs, Académie GRH souligne à sa façon le travail de ces génies du Web, geeks assumés, qui améliorent notre quotidien par leurs innovations technologiques.
Pouvez-vous me raconter un peu votre parcours d’entrepreneur?
Appwapp est une entreprise que j’ai fondé avec ma femme, Sabrina Maisonneuve, il y a maintenant 14 ans. Avant Appwapp, j’ai fondé une entreprise en informatique, un projet que j’ai porté pendant 10 ans, qui a eu beaucoup de succès et que j’ai vendu pour revenir à mes premiers amours: le développement logiciel. Il faut se rappeler qu’en 2010, le mobile était à ses tout débuts. C’est ce qui m’allumait, de même que les objets connectés, alors quasi-inexistants. Appwapp a grandi ainsi, toujours en gardant en tête cette vision qu’on avait de conserver une entreprise à échelle humaine. On est 12 employés. On connaît le prénom des enfants de chacun des membres de l’équipe et leurs intérêts. C’est le genre de connexion que j’aime et qui est importante pour moi.
Quelles sont pour vous les qualités les plus importantes d’un bon leader?
Pour moi, c’est important d’inspirer ses collègues. Je me vois plutôt comme un égal que comme un patron, mais j’ai tout de même le rôle de m’assurer que les membres de l’équipe sont motivés à faire avancer leur carrière chez nous. Ici il n’y a jamais deux jours pareil. Tu es toujours en train d’apprendre et cet intérêt à toujours vouloir aller plus loin, c’est quelque chose que j’essaie de transmettre à travers mon leadership. Et quand on mise sur une culture d’apprentissage, il faut aussi permettre à son équipe d’essayer des choses qui ne vont pas nécessairement produire de résultat. Se planter, ça fait partie de l’acceptable et c’est ce qui permet d’innover.
Avez-vous des programmes en place pour favoriser les apprentissages?
On a développé un programme de formation interne un peu hors-norme. Une fois par mois, les membres de l’équipe choisissent une nouvelle compétence qu’ils veulent développer. Ça peut être, par exemple, un nouveau langage de programmation ou apprendre à jouer au ping-pong. Ça permet de favoriser l’ouverture d’esprit.On les appelle nos inno-vendredi. L’idée, c’est de partager ensuite ses apprentissages avec l’équipe. Le vendredi suivant, ils peuvent continuer leurs apprentissages, choisir un autre sujet ou encore partager leurs apprentissages avec un collègue qui aimerait découvrir la même chose. C’est quelque chose qui est très apprécié et qui alimente cette culture de l’échec et de la curiosité qu’on encourage fortement.
Quels sont vos défis comme gestionnaire?
Mon plus gros défi en ce moment, c’est le recrutement de ressources hautement qualifiées pour nous accompagner dans les projets de taille. Il y a beaucoup de juniors, et j’y crois énormément, c’est ce qu’on a toujours fait et plusieurs de nos développeurs sénior ont débuté leur carrière chez nous. Mais en ce moment, nous avons besoin de talents avec de l’expérience. C’est une boîte qui est très intéressante pour les séniors parce qu’on y trouve moins d’encadrement que dans les grandes entreprises, mais les défis sont hautement stimulants et demandent de la créativité.
En ce moment, j’ai aussi comme défi de redéfinir ma vision. Mon souhait était d’avoir une équipe de 12 développeurs, ce que nous sommes présentement. Je me suis donc beaucoup questionné sur la prochaine étape, sur mes objectifs futurs. Tout ça reste à voir!
Quelle est votre définition du succès?
Le succès pour moi n’est définitivement pas lié à l’argent. Je dois dire que je suis quelqu’un qui est très motivé par le succès de ses collègues et de ses clients. Parce que les avancements de carrière ici viennent avec une fierté qui irradie sur toute l’équipe. C’est ma paye la plus importante et ça ne se monétise pas. J’ai du plaisir à venir travailler. Je suis au bureau tous les jours et je l’ai longtemps fait même le weekend, juste parce que j’aime vraiment ce que je fais.